Des films cultes ? On en a tourné en Tunisie et leurs lieux de tournage sont encore intacts. Malheureusement, ils ne sont pas légion à cause de la rigidité de l’administration en termes d’autorisations de tournage et autres tracas qui subsistent encore. Aujourd’hui, il y a une initiative qui tente de les valoriser au service du tourisme. On croise les doigts.
Enfin on va parler de «ciné- tourisme» en Tunisie, enfin quelqu’un y a pensé ! On ne va pas seulement en parler mais c’est un projet qui est en train de naître et pour lequel le GIZ (l’Agence allemande de coopération internationale) a effectué un appel à participation. Participation à quoi ? Enfin le communiqué appelle les participants à s’inscrire pour bénéficier d’une formation qui leur permet d ’améliorer leurs services sur les routes des lieux de tournage des films cultes en Tunisie. Excellente cette initiative de valoriser comme il se doit «ce jeune patrimoine culturel» que nous ont légué les superproductions cinématographiques et qu’il convient d’exploiter intelligemment. Longtemps, ministères de Tourisme ou de Culture, associations ou animateurs de grands événements en ont parlé mais il n’y a pas eu de grandes initiatives qui fédèrent tous ces sites et les offrent dans une sorte de packaging pour les touristes. Espérons que cette initiative sera la bonne.
Ainsi la (GIZ), organisatrice de cette formation, a lancé, lundi dernier, un appel à participation «Route cinématographique : appui technique en formations pour les services à proximité des lieux de tournage», dont la date limite est fixée au 5 septembre. La route cinématographique concerne 9 régions de Tunisie incluant 12 sites (lieux/décors) de tournage, se basant sur 4 films cultes «Star Wars», «Indiana Jones», «Le Patient Anglais», «Monty Python».
«Autour de chaque site, 10 opérateurs, à savoir des responsables de cafés, de restaurants, de maisons d’hôtes, d’hôtels et d’agences de voyages installés à proximité des lieux de tournage seront sélectionnés pour bénéficier de ces formations, selon le communiqué, Les formations en question s’adressent aux opérateurs souhaitant intégrer le projet de la route cinématographique, afin de pouvoir offrir des prestations aux touristes visitant les régions qui hébergent les lieux de tournage. Les formations en question s’adressent aux opérateurs souhaitant intégrer le projet de la route cinématographique, afin de pouvoir offrir des prestations aux touristes visitant les régions qui hébergent les lieux de tournage. Parmi les activités planifiées pour le développement de la route cinématographique déjà entamées, figurent la gouvernance de la route, le maintien et développement de services (objet de cet appel), la mise en valeur de sites de tournage et la stratégie de communication et marketing de la route cinématographique». Avoir pensé à une formation des professionnels dont les commerces se trouvent dans ces régions souvent retirées et les faire bénéficier d’un balisage en coordonnées GPS est une bonne initiative. On ne connaît pas dans le détail le programme de cette formation, mais nous espérons qu’elle aura été étudiée selon une observation concrète et réelle du terrain. Cela dit, reste à savoir si les ministères du Tourisme ou des Affaires culturelles vont suivre. On se pose cette question parce que ces deux ministères nous ont tellement habitués à prendre des initiatives pour encourager le tourisme culturel qui finissent en fiasco ! On se pose cette question qui a toujours constitué un obstacle à toutes les bonnes volontés. Qui va vendre ces circuits des films cultes à l’étranger ? Précisément aux fans de ces films qui sont des millions à travers le monde. Réponse classique : c’est au ministère du Tourisme de les vendre. Oui mais avec quelle stratégie ? La même avec laquelle on a vendu jusque-là les circuits culturels archéologiques ? Le produit est nouveau pour les professionnels tunisiens ? Des vrais connaisseurs du monde des films cultes, de leurs fans, de leurs acteurs au ministère du Tourisme ? Les responsables du GIZ doivent bien le connaître ! On ne fait pas la promotion de ce genre de circuits avec des fonctionnaires dans les bureaux qui n’ont peut-être jamais vu ces films et dont ils ignorent les pleins et déliés sur la psychologie des foules. Jeter le circuit sur les tables des tour-opérateurs et attendre ? Le cinéma et ses circuits de tournage se vendent d’une autre manière… Tout ce qu’on espère c’est que cela ne finira pas par un site ou par une page Facebook pour promouvoir ces sites.